AFEP Association Française pour l'Étude du Papier-monnaie
Jusqu'en 1715, de nombreux billets destinés à remplacer les monnaies métalliques, souvent absentes de la circulation, étaient créés par divers corps organisés : Billets de l'artillerie, de la Caisse des Gabelles, de la Caisse des Emprunts, des États-Majors, de l'Extraordinaire des Guerres, des Fermiers Généraux, des Ingénieurs, des Loteries, de la Marine, des Pensions... etc. Ces billets ne circulaient que dans le corps émetteur et n'étaient garantis que par cet émetteur. L'État lui-même émettait des «BILLETS de MONNOYE », sortes de reçus remis contre les pièces d'or déposées par les particuliers dans les Caisses pour être refrappées (ou surfrappées) aux nouveaux types (lors d'un changement du portrait officiel du souverain, par exemple).
Au passage, l'Etat prélevait une part, en paiement de cette transformation et également augmentait la valeur de chaque pièce, ce qui était tout simplement une dévaluation. Face aux protestations concernant la lenteur de l'État à remettre aux déposants les nouvelles pièces, le Conseil du Roi donna COURS LÉGAL aux billets de Monnoye, par l'Édit de septembre 1701. Les billets devinrent donc, à cette date, le premier papier-monnaie officiel français. Les émissions de billets de Monnoye se succèdent jusqu'en 1712, de nouvelles émissions remboursant les précédentes. Dans le but d'absorber tous ces billets, l'État crée, le 7 décembre 1715 les «Billets de L'Estat ». Ils portent l'inscription : « Il est deub au Porteur par l'Estat la somme de --- dont il a fourni la valeur ».
Il sera émis pour 250 millions de livres en billet de L'Estat, de valeurs nominales diverses, manuscrites : de 30 à 1 000 livres. Ils sont aujourd'hui d'une extrême rareté. — L'exemplaire ci-dessus est un 200 livres du 8 juillet 1716 — N° 5651.
Financier génial pour les uns, aventurier pour les autres. John Law a marqué son époque par une expérience qui a traumatisé les français. Ses idées audacieuses ont d'abord un très grand succès, mais la nature du régime, le manque de rigueur, le nombre croissant de ses ennemis, ont raison de- Law et son « système ».
Il crée d'abord, en 1716. une « Banque Générale » privée, qui émet des billets remboursés scrupuleusement jusqu'au 4 décembre 1718 où ses succès le font transformer en « Banque Royale » et c'est alors le commencement de la fin. Les émissions de la Banque Royale sont datées du 10 janvier 1719 au 2 septembre 1720 et leurs valeurs faciales, imprimées pour la première fois sont de 10 à 10 000 livres tournois.
Les billets sont de deux types: du 4  janvier 1719 au 1er janvier 1720, ils sont « gravés » (imprimés par une plaque de cuivre gravée, imitant l'écriture cursive). Les billets comportent la date et trois signatures manuscrites. Mais les plaques s'usent rapidement et ne peuvent assurer la demande croissante de billets.
le second type utilise la typographie, du 1er janvier 1720 au 2 septembre 1720, avec des dates imprimées, les signatures manuscrites, puis imprimées. Les dates sont : 1er janvier, 1er juillet et 2 septembre 1720. Les nombreuses variétés dans les textes de ces billets témoignent de la précipitation de leur fabrication. Des mots sont inversés, ou manquent, des lettres sont imprimées en majuscules ou en minuscules. Certaines variétés sont particulièrement rares. C'est le cas du billet où, dans la date, « janvier » est barré à la plume et remplacé par l'inscription manuscrite « juillet », avec un petit cachet à main : « Division », dont très peu d' exemplaires sont connus. Une retentissante faillite achève l'expérience de John Law, qui en deux années avait fait et défait des fortunes fabuleuses. John Law est obligé de s'enfuir et meurt à Venise en 1729. Une énorme quantité de billets fut brûlée entre le 26 juin et le 3 octobre 1720 à l'Hôtel de Ville de Paris. Les caricaturistes dessinent des portraits-charge de Law, des gravures résument la faillite du « système », et la peur du papier-monnaie est telle qu'il faudra attendre près de 60 années pour voir reparaître une banque d'émission : «La Caisse d'Escompte».
Créée le 24 mars 1776 à Paris par le banquier Genevois Panchaud, avec l'appui de Turgot, la Caisse d'Escompte prit soin de bannir de son titre le mot « Banque » encore honni du public.
Elle émet des billets qui fournissent au Trésor Royal des fonds importants, et même en 1788 la Caisse d'Escompte est l'une de ses principales ressources. Ces billets obtiennent le cours forcé le 16 août 1788. Le résultat en fut une thésaurisation immédiate des monnaies d'or et d'argent... dont hérite la Révolution ! Au début de celle-ci, la Caisse continue à avancer au Trésor des sommes considérables. Le 17 avril 1790 un décret ordonne la circulation des billets de la Caisse d'Escompte revêtus au revers d'un cachet : « Promesse d'Assignat » en attendant la fabrication des premiers assignats. Le billet ci-dessus est un 300 livres bleu du 8 mai 1790.
Les billets fantaisie constituent une collection aussi intéressante et qu'amusante. Il en existe une variété infinie. Toutes les époques, tous les pays, tous les styles, tous les usages sont représentés.
Ce sont des billets destinés à être confondus avec de vrais billets..
Lors des représentations théâtrales, quand des billets doivent être manipulés par les acteurs, ce ne sont jamais de vraies coupures qui sont utilisées, mais des billets fantaisie.
Les billets attirent toujours l'attention. C'est pourquoi les publicitaires les ont toujours utilisés.
De même, les messages idéologiques ont très fréquemment été transmis par l'intermédiaire de billets fantaisies. Ce billet de 1000 francs bleu regorge de messages cachés dans les ornements. Notez aussi les signataires, bien connus.
Un grand classique des billets fantaisie, c'est le billet plié en deux. Quelle joie de te trouver un billet par terre ! on se précipite pour le ramasser et bien sûr il s'agit d'une publicité.
Le prochain salon du papier-monnaie est annoncé le
le 8 février 2025.
Hôtel Novotel Paris Est (Bagnolet)